Parlement fiche 08 et 09
Introduction
Un parlement secoué
Dès le début de la V° République, le Président de la République, qui désire en 1962 réviser la Constitution afin de faire élire le Chef de l'État au suffrage universel direct, ressort renforcé de son conflit avec le pouvoir législatif : le Parlement n'était à l'époque pas prêt à abandonner son pouvoir de désignation du Président de la République ; on sait que devant l'obstacle que constitue le Parlement dans le cadre de la procédure normale de révision prévue à l'Art.89 C., le général de Gaulle, par une lecture particulière qu'il fait de l'Art. 11 C., soutient l'idée qu'une telle révision peut être opérée selon ce dernier article.
La classe politique est vent debout contre un tel « détournement de procédure », le président du Sénat de l'époque, M. Gaston Monnerville allant même jusqu'à qualifier la décision du Chef de l'État de « forfaiture ». Le Premier ministre Georges Pompidou présente à l'Assemblée nationale le projet de loi en question sur la base de l'Art. 11 C., les députés déposent une motion de censure qui obtient la majorité requise par l'Art.49 al.2 C, ce qui entraîne la démission du gouvernement et provoque la dissolution de l'Assemblée par le Chef de l'État (Art.12 C.).
Les élections législatives des 18 et 25 novembre 1962 organisées suite à cette dissolution donnent son parti (UNR) victorieux, et il rétablit à son poste le Premier ministre G. Pompidou montrant ainsi qu'il a autorité sur le Parlement ; par ailleurs le référendum constituant du 28 octobre 1962 approuve, à plus de 60% de oui, la révision visant à instituer l'élection du Chef de l'État au suffrage universel direct. Depuis, on parle de « Constitution de 1962 » pour montrer que celle-ci va donner une nouvelle lecture de la Constitution de 1958 en modifiant on verra en profondeur l'organisation et le fonctionnement du régime de la V° République.
Un parlement retrouvé
Le