Parole et verite
Comment mesurer la vérité de la parole ? En particulier, peut-‐on juger de cette vérité à partir des mots, qui sont sa composante première et intrinsèque ?
I) La question de l’arbitraire du signe Une première façon de considérer la question de la vérité et de la parole est de considérer les mots, en se posant la question : les mots ont-‐ils un lien naturel et consubstantiel avec les choses qu’ils désignent, ou ne sont-‐ils que des signes arbitraires ?
1) La question dans le Cratyle de Platon Le Cratyle, dialogue daté de -‐386 et sous-‐titré « Sur la justesse des noms », met en scène trois personnages : • • Hermogène : pour lui, les mots sont une simple convention. Cratyle : il estime au contraire que les noms sont justes en ce sens qu’ils expriment naturellement les choses qu’ils désignent. • Socrate : il montre d’abord contre Hermogène que les mots ont un lien avec la réalité qu’ils désignent : le législateur qui les a institués l’a fait en vertu de ressemblances entre les mots et les choses. Par exemple, la lettre rhô sert à composer les mots