Pascal, pensées, pascal, 110
Pensées, §110 [édition Lafuma] : les vérités du cœur et de la raison
« Nous connaissons la vérité non seulement par la raison mais encore par le cœur. C’est de cette dernière sorte que nous connaissons les premiers principes et c’est en vain que le raisonnement, qui n’y a point de part essaie de les combattre. Les pyrrhoniens, qui n’ont que cela pour objet, y travaillent inutilement. Nous savons que nous ne rêvons point. Quelque impuissance où nous soyons de …afficher plus de contenu…
« et » : mise en évidence de la différence existant entre la raison et le cœur. 1er argument : Pascal établit l’impuissance de la raison à connaître les premiers principes.
En effet, les « premiers principes » étant indémontrables, la raison – faculté procédant de manière
« discursive » ou déductive – ne peut prendre part (« n’y a point de part ») à la connaissance de ces vérités. La différence entre le cœur et la raison s’explique d’abord par une différence d’objet : le cœur et la raison n’ont pas le même objet de connaissance. Le cœur prend pour objet de connaissance ce que la raison, du fait de son mode de fonctionnement, ne peut connaître : les « premiers principes …afficher plus de contenu…
Par conséquent, si la raison ne doit pas « combattre » les vérités du cœur, c’est parce que sans elles, elle serait incapable de parvenir à une quelconque vérité !
IIIème partie : phase conclusive. Le cœur et de la raison : différences et nécessaire collaboration. 1) Complémentarité et différences : la raison démontre ce que le cœur sent
Opposition entre « le cœur sent » et « la raison démontre » visant à marquer l’appartenance du cœur et de la raison à deux ordres de connaissance différents. « Le cœur sent » => rappel de la définition du cœur comme « instinct » ou intuition directe et immédiate des premiers principes ; le verbe « sentir » évoque l’immédiateté de cette appréhension et s’oppose ainsi au