Pascal

314 mots 2 pages
En dépit de leur vocabulaire typé, de leur contexte chrétien et monarchiste, ces textes restent d’actualité. Chacun des discours pourrait servir à l’homme de bonne volonté contemporain selon sa leçon principale :

Le premier actualise le « connais-toi toi-même » socratique pour éviter la griserie et les illusions destructrices du pouvoir et des richesses.
Le second restaure le respect dû aux personnes publiques, non en vertu de leurs mérites mais au nom de la fonction10, permettant au débat politique d’y gagner en élévation et en dignité.
Le troisième est un appel raisonnable à la modération du désir de s’approprier, de consommer, de détruire des ressources, à l’engagement personnel au service du bien commun.
Le plus surprenant est leur rapport à la justice que nous assimilons aujourd’hui volontiers au seul pouvoir de faire droit à chacun, de récompenser et de punir. Pascal envisage le concept en son sens premier, celui de la règle de conformité au droit de chacun, de la volonté constante et perpétuelle de donner à chacun ce qui lui appartient. Il n’en oublie pas les perspectives théologiques implicites, celles de la justification que Dieu met dans l’âme par sa grâce. En moraliste chrétien, il utilise aussi le concept biblique d’observation exacte des devoirs religieux. Le juste est alors celui qui craint Dieu, celui qui obéit à ce que lui dicte sa conscience morale. La justice n’est plus simplement le recueil des droits et devoirs, mais elle s’élargit à la recherche du souverain bien, au chemin à emprunter pour parvenir au salut de l’âme. Elle n’est plus circonscrite au respect scrupuleux de la règle, elle s’accomplit dans l’ordre de la « charité » au point de rendre la règle inutile comme l’avait exprimé Augustin d’Hippone dans Dix traités sur l’épître de Saint-Jean aux Parthes : « Aime et fais ce que tu veux ».

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