Pascaline
Hamm et Clov sont maître et valet mais aussi père et fils adoptif.
Relation ? Entre pouvoir, servitude et liberté…
1) Le duo théâtral
La relation se lit en termes d’espace, de mouvements et d’immobilité, Hamm étant dépendant des déplacements de Clov.
Hamm est le centre du dispositif. Clov a besoin de bouger pour penser, il parcourt la scène dans toutes les directions et revient toujours.
Hamm demande à CLov de lui donner la réplique pour continuer son “roman” : Hamm joue l’auteur et Clov le lecteur qui encourage, invite à la création : “Mais pousse plus loin, bon sang, pousse plus loin !”.
Clov n’est pas que l’instrument de Hamm : il crée aussi. Il se joue de la cécité de Hamm, fabrique un chien et lui donne vie! Il crée l’histoire du “refuge” isolé du monde. Il décrit les choses et évoque leur disparition, le monde se délitant autour d’eux.
2) Le rapport dominant/dominé: qui domine qui ?
Hamm siffle Clov et ordonne “Prépare-moi, je vais me coucher”, “va chercher…”.
Mais Hamm est dépendant de Clov.Vunérabilité révélée lors de l’épisode du rat qui le terrorise. Il semble alors être un petit garçon “envie de faire pipi”.
Clov utilise une parole rationnelle, pleine d’un bon sens qui fait froid dans le dos: “Tu crois qu’il y aura des squales ?’” demande Hamm, “s’il y en a, il y en aura” lui répond Clov.
Leur parole veut soumettre la volonté de l’autre: Hamm ne donne des ordres qu’aussi longtemps que Clov s’oppose à lui. Lorsqu’il obéit, Hamm n’est plus intéressé : “Je vais chercher le drap”/”Pas la peine”.
Il s’agit véritablement d’un rapport d’aliénation, dans une relation mêlée de cruauté et d’utilité.
3) Un couple usé
Il s’agit d’un vieux couple qui autrefois s’aimait:
Hamm: Tu ne m’aimes pas.
Clov: Non.
Hamm: Autrefois tu m’aimais.
Clov: Autrefois !
Hamm: Je t’ai trop fait souffrir.
Ils ne s’aiment plus. Clov refuse de l’embrasser, de le toucher, de l’enterrer quand il sera mort. Il lui