patrick dils
À 16 ans, le 30 avril 1987, il a été inculpé d'homicides volontaires sur deux garçons à Montigny-lès-Metz, en Moselle. Le 27 janvier 1989, il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtre. Le 24 avril 2002, son innocence est reconnue par un tribunal ; il aura passé quinze ans en prison, victime d'une erreur judiciaire pour laquelle l'État français lui a versé 1 146 000 euros (dont 700 000 euros de dédommagements). C'est l'une des plus graves erreurs judiciaires reconnues en France, et c'est la première concernant un mineur condamné pour meurtre à la prison à perpétuité
Les faits :
Le 28 septembre 1986, deux enfants, Cyril Beining et Alexandre Beckrich, nés en 1978, sont retrouvés morts le long d'une voie de garage de la SNCF à Montigny-lès-Metz. Patrick Dils, alors apprenti cuisinier et âgé de 16 ans, est interrogé, car il habite la même rue qu'eux et une dénonciation anonyme téléphonique le désigne. Son emploi du temps ne correspondant pas à l'heure du crime indiquée par le légiste, il est relâché.
L’enquete :
Sept mois s'écoulent entre le meurtre et l'arrestation de Patrick Dils. Selon ses parents, l'inspecteur Bernard Varlet de la Police judiciaire de Metz, chargé de l'enquête, se montre très agressif et s'acharne contre le jeune Patrick alors qu'il avait déjà obtenu des aveux de deux autres suspects, mais qui avaient été ensuite rejetés. Au total, les enquêteurs, au cours de l'enquête, ont en effet obtenu des aveux circonstanciés de trois personnes différentes mais au profil similaire : célibataires, vivant chez leurs parents et d'un faible niveau d'instruction (Dils est apprenti patissier, les deux autres sont manutentionnaires). Le premier suspect à avouer, le 10 décembre 1986, travaillait à cent mètres de l'endroit du meurtre. D'après le compte-rendu de son audition, il décrit de manière exacte le vélo et la tenue vestimentaire des enfants. Mais le responsable de l'enquête, Bernard Varlet, le disculpe : lors d'une