Paul claudel
Paul Claudel, selon ses dires, baignait, comme tous les jeunes gens de son âge, dans « le bagne matérialiste du scientisme de l'époque ». Il se convertit au catholicisme en assistant en curieux aux vêpres à Notre-Dame de Paris le 25 décembre 1886, jour de Noël. « J'étais debout, près du deuxième pilier, à droite, du côté de la sacristie. Les enfants de la Maîtrise étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat. En un instant mon cœur fut touché et je crus. »[2]
Parallèlement, Paul Claudel découvre Arthur Rimbaud par les Illuminations, découverte essentielle pour lui. Il qualifie le jeune poète de « mystique à l'état sauvage », (il laisse une trace éclatante de ce passage dans Tête d'or).
Diplomate en 1893 , il est consul de France à Prague, Francfort, Hambourg, en Chine à Shanghai, Fou-Tcheou (Fuzhou) et Tsien-Tsin (Tianjin), ministre plénipotentiaire à Rio de Janeiro, à Copenhague, ambassadeur de France à Tōkyō de 1921 à 1927, à Washington, puis à Bruxelles, où se termine sa carrière diplomatique en 1936.
Lorsqu'il s'installe définitivement dans sa propriété de Brangues, le travail littéraire, mené jusqu'alors parallèlement à sa carrière diplomatique, occupe la plus grande part de son existence.
En 1938, Claudel entre au conseil d'administration de la Société des Moteurs Gnome et Rhône[3], grâce à la bienveillance de son directeur, Paul-Louis Weiller, mécène et protecteur de nombreux artistes (Jean Cocteau, Paul Valéry, André Malraux)[4]. Ce poste, richement doté, lui vaudra de nombreuses critiques : à la fois par le statut social et le montant des émoluments qu'il en retire[5] mais aussi par le fait qu'au cours de la Seconde Guerre mondiale, cette entreprise de mécanique participera à l'effort de guerre