Paul eluard - leurs yeux toujours purs
II- L'expérience passée
III- Une expérience de dieu-oiseau
Ce poème de dix huit vers libres, proches de l'alexandrin, ponctué irrégulièrement de virgules a une structure originale. Entre le titre énigmatique et le dernier vers, isolé, le poème semble enfermé dans cette structure. Le poème de compose de trois quatrains et d'un quintil final.
1 Des jours de tristesse
Héléna Eluard plus connue sous le nom de Gala brisa tant le cœur d'Eluard que celui de Dali pour qui elle quitta notre poète. Désormais seul, son esprit est "nu" comme son amour. Les jours tous semblables sont d'une infinie tristesse, le mot "jour" revient cinq fois, ce sont d'abord "des jours de lenteur" des jours de grande fatigue physique et psychique, puis "des jours de pluie", d'humeur maussade, "des jours de miroir brisés", jours de malheur, "des jours d'aiguille perdues", des jours à chercher et à ne rien trouver, "des jours de paupières closes" des jours de dépression, d'isolement, de fermeture sur soi-même. Cette longue énumération de forme anaphorique est suivie d'un second quatrain plus régulier dans la longueur des vers, des hendécasyllabes et un alexandrin final. Il commence par une proposition principale, "Mon esprit" à quoi est subordonnée une proposition relative à l'imparfait exprimant un passé récent dans lequel notre poète "brillait encore", éclairant et donnant vie à la nature. Désormais son étoile est bien pâle, il est "nu", honteux, atone. L'aurore, ce moment si particulier du jour à son réveil, qu'il affectionnait, ce moment d'espoir, de projets, il en a honte désormais, il plie la tête en signe de défaite.
2 l'expérience passée d'un dieu-oiseau
Notre poète va puiser désormais dans ses souvenirs pour chercher les raisons de son déclin, des oppositions qu'il introduit par l'adverbe "Pourtant". Il se rappelle avoir vu "les plus beaux yeux du monde", on pense à ceux de sa compagne Gala, mais cela n'explique pas le titre "leurs yeux toujours