Paul Eluard
Paul Eluard, « Baigneuse du clair au sombre » dans Capitale de la douleur
Les êtres humains cherchent le bonheur, l’amour et la constance, mais ces conditions ne sont pas toujours permanentes. Dans le poème « Baigneuse du clair au sombre », tiré du recueil Capitale de la douleur paru en 1926, du poète surréaliste Paul Eluard, l’inconstance des moments de joie et du bonheur en général est expérimenté à travers une écriture aussi contradictoire qu’exemplifiée à travers des points de vue qui touche à plusieurs domaines sensibles de l’homme. « Baigneuse du clair au sombre » est un poème où en général, le poète faisait l’expérience de la souffrance causée par l’absence ou la perte de l’amour et/ou du bonheur, souffrance atteinte au paroxysme comme le mot « capitale » du recueil le désigne.
Avec « Baigneuse du clair au sombre », Paul Eluard s’exprime sur des malheurs qui peuvent toucher chacun et sur l’inconstance de l’amour/du bonheur que tous peuvent trouver, posséder et perdre à tout instant. Tout le poème s’adresse à travers un discours imperfectif, c’est-à-dire, au présent et se place ‘maintenant et ici’, ce qui donne un effet d’immédiateté sensible. Les lecteurs sont immergés dans un univers éluardien dont ils connaissent rien, mais le poète écrit comme si ces derniers savaient d’avance ce qu’il disait avec des déterminants définis, comme si ce qu’il désignait était déjà connus des lecteurs ; qu’ils connaissaient parfaitement ce dont il parlait en faisant comme ‘parti’ de son univers et, n’étant pas le cas, cette détermination provoque au contraire l’aliénation du lecteur qui se trouve alors réellement à l’extérieur du monde éluardien, en ne comprenant pas précisément ce que le poète désigne – ce qui est un premier paradoxe que le poème provoque. De plus, Eluard utilise le pronom personnel
« nous » (v.3), ce qui montre une focalisation interne de sa part dans le poème et ce point de vue subjectif et personnel est