Comme Roméo et Juliette, Paul et Virginie sont le symbole de la jeunesse et de l'amour parfait. Leurs mères, rejetées par la société, se sont réfugiées dans l'île de France, aujourd'hui l'île Maurice, et élèvent ensemble leurs enfants. Paul et Virginie se sont baignés dans la même eau, nourris des mêmes fruits. Ils s'aimaient en frère et soeur jusqu'à ce qu'ils grandissent, s'aiment autrement dès l'adolescence et soient séparés à cause de la naissance de tels sentiments. L’amour naît entre les deux adolescents et Virginie en est profondément troublée. Sa mère, la trouvant trop jeune, l’envoie en France chez une tante. La jeune fille passe quelques temps à la Cour, où elle s’ennuie. Elle languit de Paul, et lui aussi malheureux, désespéré par son absence. A l’annonce du retour de Virginie, il est fou de joie . Elle doit revenir sur l’île par le vaisseau, le Saint Géran. Un cyclone surgit alors que le bateau allait aborder l’île. Il fait naufrage sur la côte, noyant la jeune fille sous les yeux de son amant. L'effondrement de leur bonheur au bord de l'eau, à l'ombre des bananiers et des citronniers en fleur, a ému chaque génération depuis 1787. Après Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre redit la nostalgie du paradis perdu, le scandale du mal en réponse au bien, la perversion de l'homme naturel par la société. Paul était la générosité, Virginie la vertu. Pourquoi l'océan les a-t-il arrachés l'un à l'autre ? Virgine par son acte de refus d'oter ses habits lors de son sauvetage devient alors une véritable symbole pour les jeunes filles, pauvre ou riches et aussi pour les mères qui veulent des filles comme elle.
Dans un autre cas, Paul et Virginie, qui consiste en une morale mélancolique, est le récit d'un amour contrarié (début de la chute vers le drame auquel ils sont destinés) au nom de la vertu. Le but est de toucher la sensibilité. Ce récit montre les bienfaits de la nature et de la vertu, indissociables. Loin des problèmes de la société, Paul et Virginie sont les