Paul valéry, l'émotion poétique
Deux sens au mot poésie et donc deux fonctions bien distinctes : - un genre d’émotion, un état émotif particulier o ex. un paysage poétique, une situation poétique - un art qui tente de reconstituer le premier sens, « de restituer l’émotion poétique à volonté, en dehors des conditions naturelles où elle se produit spontanément et au moyen des artifices du langage »
Mêmes relations et différences entre les deux notions qu’entre le parfum d’une fleur et l’opération du chimiste qui le reconstruit de toutes pièces
Faute de distinguer clairement ces deux notions, nombre de théories, jugements et ouvrages « sont viciés dans leur principe ».
L émotion poétique (état émotif essentiel)
Emotion devant des spectacles naturels (couchers de soleil, clairs de lune, forêt, mer)
Grands évènements affectifs associés à des retentissements intimes plus ou moins intenses (troubles de l’amour, évocation de la mort…)
Comment ces émotions poétiques se distinguent-elles des autres émotions humaines (« ordinaires ») ?
Séparation délicate car, dans les faits, l’émoi poétique essentiel, la « sensation d’univers » sont toujours mêlés aux intérêts et affections particuliers de l’individu (tendresse, tristesse, fureur, crainte, espérance).
« Sensation d’univers » : relation indéfinissable mais parfaitement juste avec les modes et lois de notre sensibilité générale.
L’émotion poétique renvoie selon Paul Valéry à des émotions universelles, au-delà des évènements particuliers qui les suscitent. En cela, l’émotion poétique présente de grandes analogies avec le l’univers du rêve.
Pour autant, les notions de poésie et de rêve ne doivent pas être confondues (confusion introduite à partir du Romantisme) car le rêve ou la rêverie ne sont pas nécessairement poétiques. Ils peuvent l’être mais par hasard.
Il n’en demeure pas moins que le