Paul valery
L’exercice de la poésie laborieuses m’a accoutumé à considérer tous discours et toute écriture, comme un état d’un travail […] ; et ce travail même comme ayant une valeur propre1.
On rejoint donc ici la définition stricte de l’art poétique comme savoir-faire, comme technique. On touche également à une question présente dans l’Ars Amatoria d’Ovide : celle de la tension entre ars et ingenium, artisanat et inspiration. Mais cette conception de la poésie comme technique, comme labeur, ne suffit évidemment pas à faire de l’ensemble des textes valéryens un art poétique. L’un de ces textes, présent dans Variété, semble cependant correspondre aux critères permettant de définir les arts poétiques. Il s’agit d’un texte intitulé « Calepin d’un poète »2. En effet, ce texte choisit comme but de définir les étapes permettant d’« arriver à la poésie »3, « les moyens de provoquer un état analogue à l’état précédent [il vient de décrire l’état d’émotion poétique], de