pays émergents
François Faure
Christine Peltier
Jusqu’au milieu de l’année 2013, la croissance économique dans les pays émergents a poursuivi son ralentissement en dépit du rebond observé dans les pays développés au premier semestre.
Depuis le mois de juillet, l’activité a commencé à bénéficier du redressement de la demande extérieure, mais les marchés financiers ont connu entre-temps un nouvel épisode de turbulences.
De nombreux facteurs continuent de peser sur les perspectives économiques des pays émergents pour 2013 et 2014. Premièrement, des contraintes structurelles pèsent sur la croissance des BRIC
(Brésil, Russie, Inde, Chine), telles que le difficile changement de modèle de croissance en Chine et en Russie et les contraintes pesant sur l’offre en
Inde et au Brésil. Deuxièmement, les tensions financières récentes se sont traduites par un durcissement des conditions de financement extérieur et domestique, et contraignent les politiques monétaires. Enfin, les risques liés à la croissance mondiale restent toujours élevés.
Ces différents facteurs s’inscrivent dans un contexte de volatilité accrue des flux de capitaux des non-résidents, et soulèvent la question de la réapparition des composantes traditionnelles du risque pays, i.e. le risque souverain et le risque de non-transfert. En termes de risque souverain, la solvabilité devient un problème lorsque le niveau d’endettement public est élevé, les Etats concernés ne disposent pas de marge de manoeuvre budgétaire et le potentiel de croissance se réduit. A ce jour, si l’on excepte l’Egypte et l’Inde, les principaux pays émergents ne sont pas dans cette situation. S’agissant du risque de non-transfert, le diagnostic est plus complexe. Le creusement du déficit de la balance courante constitue un véritable signal de dégradation de la solvabilité extérieure lorsqu’il traduit tout à la fois une surchauffe de l’économie et une détérioration de la