Peace wakat fa!
Mozambique)
La pointe australe de l’Afrique est un espace en rapide transformation. L’indépendance de la Namibie
(1990), la fin du régime d’apartheid en Afrique du Sud (1994) et de la guerre au Mozambique (1992) ont ouvert une nouvelle ère politique et économique pour la région. Cette nouvelle ère n’est pas exempte de conflits, de troubles et de violence (réforme agraire et autoritarisme politique au
Zimbabwe ; intervention militaire sud‐africaine au Lesotho en 1998 ; violences policières en Afrique du Sud). Dans cet espace, l’Afrique du Sud s’impose comme puissance dominante et c’est naturellement elle qui devra concentrer l’attention des étudiants.
Néanmoins, l’étude conjointe de ces sept pays permet d’aborder un certain nombre de questions transverses :
‐ Le fait postcolonial et ses temporalités. Le colonialisme comme système politique et économique s’est fondé en Afrique australe sur des dispositifs spatiaux et disciplinaires dont le grand et le petit apartheid sont les traductions ultimes les plus visibles. Or, les héritages coloniaux sont loin d’être soldés dans la région et impriment encore leur marque dans les espaces, les paysages, les esprits et les corps.
‐ Les modèles économiques contemporains. L’Afrique australe est riche de ressources naturelles
(notamment agricoles et minières) dont les modalités d’exploitation et la contribution au développement font toujours question. Faut‐il voir dans la pauvreté et les inégalités persistantes qui grèvent l’Afrique australe un exemple de « malédiction des ressources » ? Dans une économie mondialisée, comment les pays producteurs de ressources primaires trouvent‐ils à s’insérer ou, étant donné leur insertion précoce dans l’économie des comptoirs, à se