Peche
Données collectées du 18 mai au 3 juin 2011
Résumé
Au delà de ses impacts humanitaires immédiats, la crise postélectorale ivoirienne a également affecté le fonctionnement des marchés et les capacités d’accès alimentaire des ménages. La présente étude propose une analyse du phénomène, dans l’objectif de contribuer aux réponses à l’insécurité alimentaire au cours de la période de soudure alimentaire (juin-septembre 2011). L’étude a concerné les principales zones d’intervention des programmes humanitaires, soit l’ouest, le nord et les communes d’Abobo et de Yopougon à Abidjan. Une crise économique, affectant particulièrement le commerce vivrier et les revenus des ménages, se superpose à la crise humanitaire ivoirienne. Le système commercial porte les séquelles de la crise : le nombre de vendeurs de céréales présents sur les marchés d’Abobo et de Yopougon a baissé de 40 à 50% par rapport à mai 2010. Les barrages routiers qui se sont multipliés lors de la crise ont engendré un surcoût important pour le transport, que l’on peut estimer de l’ordre du tiers sur certains axes de l’ouest et du nord. La crise est intervenue dans une conjoncture haussière des prix alimentaires, facteur de vulnérabilité supplémentaire pour un pays très dépendent des importations pour son approvisionnement. Fin mai 2011, les prix des céréales suivaient une tendance à la normalisation. On enregistre des augmentations de prix modérées par rapport à l’année passée pour le riz importé (+13%), le riz local (+6%) et le maïs (+4%). Malgré la crise et le blocage des ports d’Abidjan et de San Pedro, la commercialisation du cacao et de l’anacarde a pu se poursuivre en s’orientant vers les pays voisins. Ainsi, les prix des produits de rente s’améliorent pour l’huile de palme (+30%), l’anacarde (+56%) mais sont en retrait pour le cacao (-7%). Par conséquent, les termes de l’échange certains producteurs de rente est stable. En milieu rural et urbain, les revenus des ménages sont en retrait,