pensée économique

2937 mots 12 pages
Les débuts de l'économie moderne : le mercantilisme (1450-1750)
Le Mercantilisme.
Les historiens circonscrivent le mercantilisme à la période allant de 1450 jusque vers 1750. Il naît au moment où émerge la notion d'État qui doit s'imposer sur deux fronts : à l'extérieur face au pouvoir papal et à l'intérieur pour unifier le territoire. Les penseurs mercantilistes prônent le développement économique par l'enrichissement des nations au moyen du commerce extérieur qui permet de dégager un excédent de la balance commerciale grâce à l'investissement dans des activités économiques à rendement croissant, comme l'avait identifié l'économiste italien Antonio Serra dès 1613.
En France, apparaissent les premiers ouvrages qui analysent le fonctionnement économique de l'État et proposent des actions au gouvernement pour améliorer son fonctionnement, en particulier le Traité d’économie politique, d'Antoine de Montchrestien (1615) ; Le Détail de la France, la cause de la diminution de ses biens et la facilité du remède en fournissant en un mois tout l’argent dont le Roi a besoin et enrichissant tout le monde, de Pierre Le Pesant de Boisguilbert (1695) ; ou encore La Dîme royale, de Vauban en 1700.
Le mercantilisme est loin d'être un courant de pensée uniforme. On peut distinguer le bullionisme portugais ou espagnol, le mercantilisme industriel français dont Jean-Baptiste Colbert est la figure de proue, le mercantilisme commercial anglais et le caméralisme allemand qui se considère comme une science des choses de l'État[18]. Les mercantilistes accordent une place très forte à la monnaie et en particulier à la balance commerciale ce que leur reprocheront plus tard David Hume et Adam Smith. Mais les penseurs économiques alors sont loin de s'intéresser uniquement aux caisses de l'État. Si William Petty anticipe sur des notions telles que la masse monétaire, ou la vitesse de circulation de la monnaie, il insiste aussi sur l'intérêt du plein emploi pour la richesse de tous[19]. Au

en relation