Pensées de pascal et la justice
1. La Loi
La justice est-elle inscrite en l’homme ? La raison mène-t-elle à la justice ?
Au Moyen Age, la justice venait de Dieu. Cicéron dans son « Traité des Lois » : « La loi est la raison suprême, gravée en notre nature, qui prescrit ce que l’on doit faire et interdit ce qu’il faut éviter de faire. Cette même raison, solidement établie dans l’âme humaine avec ses conséquences, est la loi ».
Mais la loi est arbitraire : elles dépendent des coutumes d’un pays ou d’une époque.
Pascal veut inquiéter l’inquiétude des incroyants en leur montrant la faiblesse d’un ordre strictement humain, alors que le scepticisme de Montaigne visait seulement à conduire son lecteur en une sorte de confiance en la nature. Aucun fait historique n’a de cause rationnelle, aucune loi n’est universelle ni fondée sur une justice absolue. Selon lui, il faut certes obéir à la loi mais parce qu’elle est la loi et non parce qu’elle relèverait d’une prétendue raison.
Alors que selon les juristes humanistes, la loi est une convention sacrée, forgée par la sagesse du magistrat. Il convient de la respecter pour faire durer l’ordre social.
2. Une critique virulente de la justice
Pascal ne croit pas à l’existence de lois naturelles et il revient sur les définitions humanistes : fr. 56
Il ne respecte pas les magistrats fr. 41 et 44
Loi arbitraire comme le pouvoir puisqu’elle dépend de la fantaisie des hommes fr. 57 mais indispensable au maintien de l’ordre fr. 56 et 62
La justice n’est pas universelle fr. 56 mais dépend du pays où on l’exerce.
3. La force, substitut de la justice
La seule « vertu » est la force : fr. 76 « Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force »
Force nécessaire et justice s’opposent : fr. 78, 94 « la justice est une « qualité spirituelle » et la force une « qualité palpable », concrète, qui résiste aux manipulations. « La justice est sujette à dispute. La force est reconnaissable et sans dispute ».