Pensez-vous que pour progressez et affronter le futur, une société a besoin de s'affronter du passé ?
1. Il ne faut pas oublier le passé si l'on veut préparer l'avenir Le devoir de mémoire, un impératif moral
Le XXe siècle a été tellement sanglant qu'il est impossible de l'oublier. Ce serait même une faute morale, tant les totalitarismes ont toujours parié sur la dissimulation et la négation de leurs crimes — qu'il s'agisse du nazisme, du stalinisme ou du fascisme. Prenons par exemple la mémoire de la Shoah, cette extermination systématique des trois quarts des Juifs de l'Europe occupée durant la Deuxième Guerre mondiale à aujourd'hui une grande place dans l'Histoire. En effet, grâce aux condamnations du Procès de Nuremberg, aux témoignages des personnes rescapées dans les lycée, les lieux de mémoire et aux archives nazies ont permis progressivement un devoir de mémoire surtout dans les jeunes générations, qui ne connaissaient pas forcement ce passage de l'histoire. De plus, la Shoah est le seul génocide pour lequel le devoir de mémoire est officiellement protégé des négationnismes. Ainsi contre ceux qui voudraient nous faire oublier les pages sombres de l'histoire, ne pas oublier s'impose. Emmanuel Kant parle d'un aspect totalement inconditionnel de ce devoir. Même si cela nous paralyse et nous fait souffrir, savoir regarder ses fautes en face ne se discute pas. Cette dimension morale permet d'ailleurs de lier passé individuel et collectif. Dans tous les cas, l'oubli de ce qu'on a fait de bien ou de mal est une faute morale. Le refus d'oublier, un facteur de progrès
Mais l'impératif moral rejoint la volonté de préparer l'avenir. La connaissance du passé permet en effet d'anticiper sur les effets possibles de tel ou tel événement. Si l'on a étudié le lien entre la crise économique des années 1930 et la montée des mouvements populistes ou fascistes, on sera mieux armés pour prévenir ce type de mouvements si l'histoire se répète. Aujourd'hui, aider la