Pensée keynésienne
Les besoins matériels au sortir de la guerre étaient immenses mais la plupart des économies étaient exsangues. Il a donc fallu que les Etats-Unis fournissent des sommes considérables de dollars en crédit pour que ces besoins soient la base d’un marché solvable pour les industriels.
L'expansion des années 50-60 a reposé sur une intervention massive des Etats et sur un gigantesque développement du crédit. L’ensemble de l’appareil productif s’est modernisé. La productivité a considérablement augmenté, 4,6 % par an en France de 1949 à 1973. Cela a permis le développement de la consommation de masse qui a entraîné une réelle amélioration du niveau de vie de la population. Réelle par rapport à la situation catastrophique d’après-guerre mais relative par rapport aux énormes profits accumulés par les patrons à la même époque. Mais cela suffisait aux défenseurs de l'économie de marché pour dire que le capitalisme avait enfin atteint sa maturité. Pour eux, il n’y aurait plus de crise, plus de chômage et… bientôt plus d’ouvriers.
Cette amélioration des conditions de vie des travailleurs est la conséquence du rapport de force entre les classes. La crainte des explosions sociales au sortir de la guerre a obligé la bourgeoisie à faire des concessions au monde du travail en mettant en place la Sécurité sociale, les conventions collectives. De plus la situation de plein emploi et les luttes des salariés ont entraîné un relèvement des salaires comme en Mai 68. Toutes ces concessions, imposées à la bourgeoisie, ont entraîné une baisse du taux de profit. Car dans l’économie capitaliste, toute amélioration des conditions des masses ne peut se faire que contre la soif de profit des possédants.
La production capitaliste ne vise pas à satisfaire des besoins clairement exprimés mais vise à permettre à une minorité de vendre pour faire du profit, et le plus possible de profit. Les profits engrangés