pensée médiévale
Sous ce titre, Monsieur Joseph Canning, Professeur en Histoire à l’université de Galles (Bangor) et Directeur de British Center for Historical Research in Germany, dresse un bilan de la recherche sur les visées politiques du Moyen-Âge sous la forme d’une synthèse précise et équilibrée tout à la fois, qui puisse commodément servir d’introduction à l’étude de ce domaine. Dans un cadre chronologique souple, l’auteur présente successivement les conceptions chrétiennes du gouvernement du premier Moyen-Âge — 300-750 —, les conceptions politiques de l’époque carolingienne — 750-1050 —, les idées politiques en jeu dans les rapports souvent conflictuels entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel ainsi que la récupération de l’héritage politique de l’antiquité au cours de la période centrale du Moyen-Âge — 1050-1290 — ainsi que les conséquences pour la pensée politique de la confrontation avec les problèmes de gouvernement apparus dans les États et dans l’Église à la fin du Moyen-Âge — 1290-1450. L’ouvrage est traduit par Monsieur Jacques Ménard, professeur honoraire de l’Université de Montréal (Canada). Cet ouvrage est à la fois documenté, savant et cependant lisible par des personnes cultivées non spécialistes de ce domaine très particulier.
La partie la plus originale est certainement le début de l’étude dans lequel l’auteur démontre comment les idées politiques du monde antique ont déterminé dans une large mesure le développement de celles du Moyen-Âge. Et dès les premières lignes, il distingue avec soin l’empire chrétien de Byzance et les empires d’Occident dont l’histoire est totalement différente et les théories politiques inverses et opposées. A partir de la conversion de Constantin, de la fondation, par lui, de Constantinople et des premières cités à prédominance chrétienne et de l’acceptation du christianisme comme religion officielle de l’empire romain en 380, se trouve établi le contexte chrétien