Per te praesentit aruspex Apollinaire lecture analytique
Corpus thématique : L’expression des sentiments dans le sonnet
Support : Guillaume Appolinaire « Per te praesentit aruspex » (1925)
Introduction
Généralités poétiques : Wilhelm Apollinaris-Albertus, né en 1880. Poète qui pratique d’abord une versification régulière, à peine libérée. Rupture poétique en 1913, avec la publication de son recueil Alcools, dans lequel l’auteur a systématiquement supprimé la ponctuation (fait considéré comme une innovation importante mais le poète Stéphane Mallarmé avait déjà pratiqué cette suppression). Le nom d’Apollinaire est traditionnellement associé au surréalisme > c’est lui qui a lancé, dans sa correspondance, le terme « surréalisme »
En définitive : poète partagé entre tradition et modernité
Le poème en particulier et ses caractéristiques : « Per te praesentit aruspex » appartient à la poésie régulière : sonnet en alexandrins. Témoignage d’amour éternel, d’un homme à une femme mais aussi d’un artiste à son art. Titre emprunté à une phrase du poète latin Tibulle : « par toi l’haruspice pressent/comprend les signes du destin » > dans la religion romaine, l’haruspice était un prêtre chargé de prédire l’avenir, d’interpréter la volonté des dieux en observant les entrailles des victimes > l’haruspice était donc une forme de prophète ;
Projet de lecture/Problématique : poème comme lieu d’expression des sentiments mais qui est aussi l’occasion d’une réflexion sur le poète et sa création. Dans quelle mesure le lyrisme est-il ici au service d’une réflexion sur la création poétique ?
I/ Un sonnet lyrique
Composition du sonnet : traditionnelle > en alexandrins [= vers classique] + rimes embrassées et identiques dans les deux quatrains (conformément au sonnet traditionnel) + plan possible du poème : deux quatrains (focalisation sur l’être aimé), premier tercet (mise en relief du rôle joué par l’amant), deuxième tercet (réunion des deux