Perec, W ou le souvenir d'enfance
Chapitre XIII ( p. 97 – 98 ), partie autobiographique.
C'est ici le premier chapitre autobiographique de la deuxième partie, il constitue en ce sens une rupture avec les écrits précédents. L'adverbe de temps « Désormais » appuie sur le fait que l'on entre dans une nouvelle période de la vie de Perec : il a sans doute grandit, et, comme pour tous, ses souvenirs se font plus nombreux en demeurant discontinus. Cette émergence de souvenirs coïncide avec le moment où la mère de l'enfant sort de son existence à jamais : c'est une cassure fondamentale dans sa vie. Cette période est par conséquent instable, mouvementée et caractérisée par son absence de repères. Mais comment l'auteur réussit-il à introduire son malaise à travers son écriture ?
I) L'absence de repères
a) spatiaux
« lieu qui était loin... mais de quoi ? » Ne sait pas d'où il vient, ni où il va. Ne peut pas s’apitoyer sur son sort car ne sait pas où sont ses racines. Où est son point d'attache ? Ne le sait pas lui-même
Phrase interrogative, pronom interrogatif = se pose des questions.
Un seul nom de lieu : « Villard-de-Lans », qui n'est même pas son point de départ car vient de Paris à l base
« Nulle amarre » : amarrer = fixer, retenir un navire > métaphore selon laquelle il serait sur un navire suivant le cours de la vie qui s'écoule indubitablement, trop rapidement, et impossibilité de s'arrêter.
Juif = obligation de fuir, de se cacher : aucun point d'attache
b) temporels
- temps « arbitrairement reconstitué » : pas de dates précises
- Temps qui passe vite, sans l'apercevoir. « Il y avait des saisons. On faisait du ski ou du foin. » Les deux saisons que sont l'hiver et l'été sont réduites à des clichés. On saute le printemps et l'automne : oubli, répétition.
Verbes à l'imparfait = temps duratif
- « passé...avenir » : noms désignant une réalité temporelle opposée on passe du passé à l'avenir sans parler du présent ;