5 mai 2010 – N°. 213

La performance à l'exportation de la France est vraiment une anomalie
Comparant l'Allemagne, la France, l'Espagne et l'Italie, on voit : • • • que les coûts de production dans l'industrie manufacturière n'ont pas plus augmenté (et ne sont pas plus élevés) en France qu'en Allemagne ; que l'effort d'innovation de la France est certes un peu inférieur à celui de l'Allemagne, mais est très supérieur à celui de l'Espagne et de l'Italie ; que les gains de productivité en France (au total ou dans l'industrie) sont semblables à ceux observés en Allemagne, nettement plus élevés qu'en Italie ou en Espagne ; • • que la qualification de la population active est aussi bonne qu'en Allemagne ; que la structure géographique ou la structure par produit des exportations n'explique pas du tout les différences entre la France et l'Allemagne. Pourtant, la performance à l'exportation de la France est aussi mauvaise que celle de l'Espagne ou de l'Italie, bien moins bonne que celle de l'Allemagne. Les comportements à l'exportation des grands groupes étant semblables, l'explication ne peut être qu'une explication microéconomique liée au comportement des PME (aversion pour le risque, taille, fiscalité, mauvaise structure de financement, niveau de gamme des produits et sensibilité de ce fait au taux de change de l'euro…).
RECHERCHE ECONOMIQUE Rédacteur : Patrick ARTUS

La performance à l'exportation de la France, comparée à celle de l'Allemagne, est aussi mauvaise que celle de l'Espagne et de l'Italie

L'évolution des exportations en valeur ou en volume (graphiques 1a-1b), celle des parts de marché à l'exportation (graphique 1c) montre que la performance à l'exportation de la France est bien inférieure à celle de l'Allemagne, et qu'elle est comparable à celle de l'Espagne et de l'Italie dans certains cas même plus mauvaise.

Graphique 1a Exportations et com m erce m ondial (volum e, 100 en 1998) 220 200 180 160 140 120 100 80
Sources : Dat astream, NATIXIS