Persepolis
L ́auteur a choisi d ́adapter la bande dessinée Persepolis au cinéma par la technique du dessin animé.
En comparaison avec un film à prises de vues réelles, le dessin animé permet un niveau d ́abstraction qui permet de donner une portée universelle à des événements personnels, aux souvenirs, aux pensées, aux sentiments de Marjane. L ́emploi du dessin permet aussi d ́exprimer les horreurs de la guerre tout en rendant supportable leur représentation.
Le style du dessin : un « réalisme stylisé »
Le dessin est réaliste, complètement différent d’un cartoon ou d’un Walt Disney.
Mais si les dessins de Persepolis sont absolument réalistes, ils laissent place à l’imagination et la fantaisie. C’est pour cela qu’on appelle ce type de dessin de « réalisme stylisé »
A des scènes quotidiennes, réalistes, presque documentaires, s’opposent des parties très graphiques qui mettent en évidence les scènes d’onirisme (du domaine du rêve). Aucune frontière n’est imposée entre espace quotidien et lieu de la rêverie. L’onirisme se révèle fantastique et s’attaque au graphisme qui se veut réaliste.
Le décor :
Marjane Satrapi n’encombre pas son décor. Il est toujours très épuré.
Exemple : lors des scènes dans l’aéroport, seuls quelques personnages sont taches de couleur et le ciel qui voit l’envol des avions est bleu.
La couleur :
La couleur du présent est opposée à une palette de gris pour traiter du passé.
Les moments de danger sont toujours dessinés en ombres chinoises, la foule, silhouettes noires, vient souvent envahir l’écran et fondre l’image dans un noir endeuillé.
Les ombres peuvent servir la crainte qui s’empare de Marji . Par ex : l’adolescente interceptée par deux extrémistes au moment où elle achète une cassette d’Iron Maiden : le noir des tenues envahit l’écran, menaçant d’étouffer l’enfant.
Dans la BD, les dessins sont tous en noir et blanc. Les contours sont travaillés soit en noir, soit en blanc. Aucun contraste,