L’Amant est à l’origine un texte commandé à Marguerite Duras par les Éditions de Minuit pour accompagner un album de photos qui doit prolonger Les Lieux de Marguerite Duras. Dans L’Amant, la matière autobiographique devient matière de réflexion de l’écriture sur elle-même. L’écriture essaie de trouver sa place dans réécriture. Elle crée la surprise de l’année littéraire 1984 en obtenant un succès immense auprès du public. L’Amant obtient le Prix Goncourt trente-quatre ans après Un Barrage contre le Pacifique. Dans cette œuvre, Marguerite Duras s’appuie sur une expérience personnelle, qu’elle parvient à transformer en histoire d’amour absolu grâce à de nombreux procédés, comme la suppression des noms propres, le genre flou, les libertés prises avec les règles traditionnelles, le manque de cohérence logique, au profit d’associations d’idées et du surgissement des souvenirs. Duras n’a jamais cessé d’écrire sur sa vie au cours de son existence. Aux années quatre-vingt-dix, elle s’oriente vers des œuvres à caractère plus autobiographique avec L’Amant et L’Amant de la Chine du nord, et semble avoir tout dit, tout écrit : la mère, les frères, l’Indochine, l’amant chinois, et l’amant atlantique.
À l’âge de 70 ans, Marguerite Duras nous raconte son adolescence en Indochine et ses « périodes cachées ». L’auteur évoque un des moments clef de sa vie, celui où, à 15 ans et demi, elle fait l'expriment, son premier rapport sexuel. Son amant est un riche Chinois. Elle évoque également sa famille, sa mère qui la pousse à chercher un riche amant, son grand frère très brutal, et son petit frère qu'elle adore.
Dans l'optique autobiographique, Duras n'a pas la volonté d'imiter la réalité, contrairement à Jean-Jacques Rousseau ou Saint Augustin, ainsi les lieux, les noms, et tous les éléments « accessoires » ne sont pas forcément inscrits dans la vie réelle de Marguerite Duras, mais les évènements importants sont présents. Le reste est imaginé, mais l'imagination, sous l'influence de