Personne
Au debut il faut preciser que le refus du monde moderne profane et desacralise qui se manifeste dans la civilisation occidentale des derneirs siecles est commun a Evola et a toute la tradition intellectuelle russe des slavophiles. Les auteurs russes comme Homyakov, Kirievsky, Aksakov, Leontiev, Danilevsky parmi les philosophes et Dostoevsky, Gogol, Merejkovsky parmi les ecrivains critiquaient le monde occidentale presque dans les memes termes qu'Evola. On trouve chez eux la meme haine a la regne de la quantite, au systeme de la democratie moderne, a la degradation spirituelle et le profanisme totale. On voit souvent aussi les correspondances etonnantes entre la definition des racines du mal moderne -- maconnerie profanisee, judaisme devie, l'advenement des plebeens, la divinisation de la raison -- chez Evola et dans la culture "conservatrice" russe. En quelque sort, la tendance reactionnaire ici est commune, donc la critique de l'Occident de la part d'Evola est completement comprehensible et acceptable pour la ligne generale des conservateurs russe.
[...] les idees d'Evola sont tres positivement recues en Russie actuelle ou l'antioccidentalisme est le facteur ideologique et politique extremment puissant.
3. Rome et Troisieme Rome
L'autre cote de la pensee evolienne est ressenti par les russes comme le sujet intime et extremment important: il s'agit de son exaltation de l'ideal imperial. Le Rome est pour Evola le point crucial de sa Weltanschauung. Cette force sacree, vivante et immanente qui se manifeste a travers l'Empire a ete pour Evola l'essence de l'heritage traditionnel de l'Occident. Les restes de la palace de Neron et des vieilles constructions romaines ont ete percu par lui comme le temoignage directe de la sacralite organique et concrete dont l'unite et la continuite sont ete brisees par le "chateau" kafkien de Vatican catholique gvelfe. Son formule ghibelline a ete claire: l'Empire contre Eglise, Rome contre Vatican,