Explication du texte de Jean Pierre Dupuy,
« Petite Métaphysique des tsunamis » (2005)

Introduction : Ce texte nous fait réfléchir à comment penser le mal au 21ème siècle, et y inclut aussi bien le tsunami de 2004 à Sumatra que trois autres catastrophes, Auschwitz, Hiroshima et Nagasaki, revenant même sur le tremblement de terre de Lisbonne de 1755.
Le lecteur peut être pris de suspense car dans le premier cas et celui de 1755, on a affaire à une catastrophe « naturelle », alors que dans le second, la tragédie est morale, et liée à des activités et des intentions humaines. Mais une certaine pensée du mal, issue de la réflexion d’Hannah Arendt par exemple, consiste à voir dans le mal tel que nous l’avons connu avec le nazisme, une atteinte à l’ordre naturel du monde, tout comme un tsunami ou un tremblement de terre ébranle la planète. Les catégories morales habituelles ne s’appliquent plus, l’énormité de l'horreur dispense les individus de toute responsabilité individuelle.
Or Jean-Pierre Dupuy voudrait sortir de ce genre de logique de l’impuissance, qui finit par voir dans l’avenir une fatalité ou un destin inéluctable(=cela devait arriver, c’était inévitable, inscrit dans la nature humaine) « La méthode du catastrophisme éclairé consiste à traiter la catastrophe future sur le mode d’un destin, d’une fatalité, ne résultant d’aucune intention humaine, mais un destin ou une fatalité que nous restons libres d’écarter. » Au mal naturel ou moral, Dupuy voudrait substituer la notion de mal systémique, une multitude d’enchaînements, de décisions prise à courte