Petrole
Depuis 1945, l’extension progressive de l’Etat providence a constitué un fondement économique et politique majeur du bien-être et de l’unité sociale de la plupart des Etats européens. L’actuel débat sur la réforme de l’assurance maladie sous son double aspect – crise du financement de cette branche complexe de la sécurité sociale et réorganisation possible du système national de santé – implique de redéfinir le sens que l’on confère collectivement à l’Etat providence, son domaine attribution et les fonctions politiques qu’il recouvre. L’interrogation sur les réformes possibles/souhaitables de l’assurance maladie nécessite ainsi de répondre à plusieurs questions :
• qui doit légitimement prendre en charge la hausse des dépenses de santé : l’ensemble des citoyens à travers la fiscalité, selon une logique de solidarité civique universelle ? l’ensemble des travailleurs sous forme de hausses des cotisations sociales, selon une logique de solidarité professionnelle ? chaque personne individuellement en fonction des dangers spécifiques auxquels elle est confrontée et de ses besoins potentiels de soins ? • quelle importance accorder aux dépenses de santé au regard des autres « besoins collectifs » - logement, travail, éducation ? la prise en charge collective des dépenses de soins se fait-elle au détriment d’une croissance économique aux répercussions collectives potentiellement plus susceptibles d’assurer le bien-être social ? quelle place doit-on faire à l’efficience économique ? • quelle gestion collective du « risque » doit-on envisager ? à quel échelon doit s’organiser cette prise en charge (Etat, région, communauté) ? quelle place doit-on accorder à « l’assistance publique » ? quel est le juste équilibre entre solidarité collective et prise en charge individuelle ? • dans quelle mesure les répercussions politiques possibles du système de prestation sociale doivent être prises en compte ? quelle