peut- on affirmer que l'historien ne fait que raconter des histoires?
I) La stratégie de Silvia
1) La mise en doute de la parole de Dorante
elle provoque Dorante sur ses sentiments, son amour «que vous importent mes sentiments» elle dévalorise son amour: «mais pourquoi m'en persuadez-vous? Que voulez-vous que je fasse de cette pensée-là, Monsieur?» l'expression «pensée-là» est péjorative
→ elle espère aussi le pousser à la demander en mariage malgré sa condition
2) Une analyse lucide
Silvia oppose l'amour léger du libertin et l'amour durable d'un coeur comme le sien
→ la légèreté d'esprit «votre amour n'est pas une chose bien serieuse pour vous», les distractions d'un jeune homme bien né et les sollicitations extérieures «que de ressources n'avez-vous pas..» «mille objets que vous aller trouver sur votre chemin», l'inconséquence «vous en riez peut être au sortir d'ici»
→ la force de ses sentiments «tout ce qu'il y a de plus grand dans le monde ne me toucherait plus?» elle fait entendre ses craintes d'être abandonnée en avançant les nombreuses raisons susceptibles de l'éloigner d'elle
→ la condition sociale: «la distance qu'il y a de vous à moi»
→ les autres femmes «mille objets» «les amusements» «l'envie qu'on aura de vous rendre sensible»
→ elle fait la synthèse de toutes ses raisons avec le pronom indéfini «tout»: «tout va vous ôter-cet amour dont vous m'entretenez impitoyablement» elle évoque la solitude future de la servante, de la jeune fille de condition inférieure, bléssée, qui aura cru naïvement à cet amour «jugez donc de l'état ou je resterais»
→ questions rhétoriques qui traduisent sa plainte inquiète «quel secours aurai-je?», «qui est-ce qui me dédommagera de votre perte?» «que voulez vous que mon coeur mette à votre place?»
3) Un aveu déguisé
elle lève l'obstacle qui la séparait de Dorante en lui apprenant qu'elle est sensible à son amour:
→ les termes «aimer, amour, coeur» reviennent sans cesse dans ses répliques et sa tirade
→ indirectement elle avoue qu'il