Peut-on apprendre à vivre?
Exister n’est-il pourtant pas une évidence ? L’apprentissage aurait le caractère d’une peine inutile, voire d’une aliénation. Un autre que moi viendrait m’imposer ses règles, sa manière de se conduire, de respirer, de se nourrir. Perspective désagréable pour l’être qui se soutient de l’exception de sa liberté. Perspective morbide, même. Il s’agirait de rendre dénaturer la vie, de la domestiquer, de la plier à des motifs immuables, alors qu’elle-même est création.
Or, faire échapper l’homme au déterminisme de la nature, n’est-ce pas toute l’ambition de la culture ? L’homme a ceci de particulier qu’il ne se contente pas d’être : il se perfectionne sans cesse. Il a besoin de maîtres :