Peut on concevoir une liberte sans loi ?
LA RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL (RTT)
En 1896, les Français travaillaient en moyenne 3 197 heures par an. Un siècle plus tard, la durée moyenne du travail est de 1 540 heures par an (en 2004). La réduction du temps de travail est donc un fait, avant d’être un enjeu politique et économique.
COMMENT LA RTT PEUT-ELLE CRÉER DES EMPLOIS ?
Avec une RTT, les créations d’emplois peuvent être directes et indirectes : • en se référant à l’équation de la productivité (voir fiche 5), on peut dire que si la croissance est du même ordre de grandeur que les gains de productivité, il est possible de faire croître macroéconomiquement l’effectif employé en diminuant la durée du travail; • les créations indirectes d’emplois sont liées à l’utilisation du temps libre créé par la RTT. S’il est indéniable que certains en profiteront pour accroître leur revenu par une activité non déclarée, d’autres occuperont leur temps libre supplémentaire par des loisirs, de la formation, du bricolage… Ces activités se traduiront par des créations d’emplois.
q Les mécanismes entrant en jeu
Pour être réussie, la RTT suppose que soit réglé le problème des surcoûts salariaux que représente le passage de 39 heures à 35 ou 32 heures de travail hebdomadaire. L’alternative est simple : soit la compensation salariale à la RTT est nulle (baisse proportionnelle de salaire), soit elle est la plus forte possible, voire totale (RTT sans perte de salaire). Si la compensation est nulle, l’économie risque d’être plongée dans une spirale déflationniste (ralentissement de l’économie), qui non seulement annulerait les effets de la RTT, entraînerait sans doute une forte augmentation du chômage et une expansion de l’économie souterraine (les actifs auraient recours au travail au noir pour boucler leurs fins de mois)! Si la compensation salariale est maximale, les entreprises doivent supporter des coûts salariaux supplémentaires, que l’État doit intégrer en réduisant, par exemple, les cotisations