Peut-on concilier contractualisme et bien commun?
Le Bien commun semble être un terme oublié de nos politiques. On peut soit penser que le mot n’est pas assez marketing, soit que les hommes et femmes politiques de notre temps ne le recherchent plus. Pourtant, il est à l’origine de la nécessité politique chez Aristote .Selon cette philosophie, le Bien commun constitue le bien de l’homme au sens où celui-ci l’élève et le bien du « tout » qu’est la communauté. Le système contractuel dans lequel nous baignons suppose au contraire que la politique n’a plus à porter de jugement sur la valeur morale des hommes. Elle repose sur un contrat virtuel entre les individus qui délèguent un certain pouvoir à l’Etat. En échange, celui-ci leur garantit liberté et sécurité. Ainsi, il semble difficile de penser que le contractualisme s’il sert une sorte d’intérêt commun, puisse être conciliable avec le Bien Commun au sens aristotélicien. Si les perceptions moderne et aristotélicienne sont très différentes, la question est ici de savoir comment ce système contractualiste peut être au service de l’homme, but premier de la politique.
Peut-on envisager un contractualisme qui élève la nature humaine ?
Si l’idéal du Bien Commun semble impossible au regard de la logique contractuelle (I), il s’agit d’un objectif possible si l’on considère la nature humaine (II).
I ) Le Bien commun, un objectif trop élevé pour la théorie contractualiste
Un système contractualiste peut difficilement servir le Bien Commun car il nie la finalité de l’homme (A) et ainsi ne sert que l’intérêt de chacun (B).
A)Une théorie qui oublie la finalité humaine
Les systèmes fondés sur le contractualisme aussi différents soient-ils nient le caractère finalisé de l’homme. Or la réalisation du Bien Commun suppose cette finalité de l’homme. Le Bien commun d’une société politique est précisément de conduire cette communauté au bonheur. L’idée aristotélicienne du Bien commun part du principe que l’homme est fait pour le bonheur et