Peut-on considérer que la réforme du 23 juillet 2008 permet une revalorisation du parlement sous la cinquième république ?
La 24ème révision constitutionnelle est la plus importante quantitativement puisqu'elle modifie près de la moitié des articles. Elle était aussi un enjeu majeur des élections présidentielles de 2007. En effet, les principaux candidats avaient appelé à redonner du pouvoir au Parlement (l'organe collégial exerçant le pouvoir législatif et composé en France de deux chambres : l'assemblée nationale et le Sénat) en particulier en ce qui concernait le contrôle de l'exécutif et en permettant une meilleure représentation de l'opposition au sein de l'assemblée.
Dès le mois de juillet, un comité présidé par Edouard Balladur a été chargé de rédiger un rapport sur la rénovation des institutions de la cinquième république avec l'objectif affiché de « renforcer le rôle du Parlement, rénover le mode d’exercice du pouvoir exécutif et de garantir aux citoyens des droits nouveaux ».
On oppose classiquement le pouvoir législatif du parlement au pouvoir exécutif du gouvernement et du président de la république qui, a eux trois, forment la « tête » de l'Etat. Lorsque le pouvoir de l'un grandit il est donc logique a priori que cela se fasse aux dépends d'un ou des deux autres.
Le Général De Gaulle avait marqué sa volonté d'un Président de la République fort, chef du pouvoir et de sa majorité et c'est ainsi que le modèle français s'est développé en cinquante ans, c'est à dire vers une présidentialisation du régime et ce sans vraiment de retour en arrière.
Le débat demeure donc de l'impact réel de cette réforme sur l'exercice du pouvoir et surtout si la revalorisation du pouvoir parlementaire voulu à l'origine est effective.
Ainsi, cette révision constitutionnelle permet-elle d'amorcer une sortie hors du système présidentialiste voulu par le Général De Gaulle en revalorisant le pouvoir du Parlement et en diminuant sa sujétion vis à vis du Président