Peut-on considérer que le bonheur est d’ordre matériel ?
La lecture de la presse généraliste autant que spécialisée, par exemple, illustre particulièrement aujourd’hui une des préoccupations constantes de l’individu : la recherche du bonheur. Nous vivons, par ailleurs, dans une société post- industrielle développée qui semble s’attacher principalement à la production, l’acquisition et l’utilisation de biens matériels.
On peut alors se demander si la recherche et l’utilisation de toujours plus d’objets, de machines qui caractérise nombre de nos contemporains satisfait pleinement l’homme et le conduit à être heureux. On cherchera en d’autres termes à savoir si l’on peut considérer que le bonheur est spécifiquement d’ordre matériel.
Nous étudierons d’abord, les conditions matérielles du bonheur puis nous verrons que le bonheur ne peut se satisfaire que de données matérielles.
On considère le plus communément dans nos sociétés que la satisfaction pleine et entière de vivre est liée surtout au développement autour de nous, en quantité comme en qualité, des objets produits par l’activité humaine et liés à l’essor économique et industriel.
On note d’abord que l’homme, produit lui- même de la nature, s’efforce pourtant de s’en détacher de façon à mieux la dominer pour lui survivre. Ainsi, le bonheur serait lié aux progrès techniques et à la maîtrise de données matérielles que nous pensons propres à nous protéger de la nature et de sa rudesse. Selon Voltaire, par exemple, dans Le Mondain, l’homme est davantage heureux pendant la période de l’âge de fer que pendant celle de l’âge d’or. Autrement dit, pour le philosophe des Lumières, le bonheur de l’homme est susceptible d’être plus grand depuis l’industrialisation que pendant les premiers âges de l’humanité puisque l’homme n’a plus à souffrir ni du froid, ni de la faim mais il peut jouir au contraire d’une bonne chaire, de bons vins, par exemple. Il peut se vêtir. Il peut aussi