Peut-on encore parler d'une crise de l'etat -providence?
TD Sciences administratives
Peut-on encore parler d'une crise de l'État-providence?
L'État-providence désigne les attributions de l'État en matière de protection et assistance sociale, par opposition à ses fonctions régaliennes (État-gendarme). Dans son acception restreinte et courante, ce principe renvoie à la sécurité sociale; dans son acception élargie, le rôle providentiel de l'État peut être étendu aux services publics qui ne découlent ni d'une nécessité de police ni d'administration civile (ex: accès à l'éducation), ainsi que les dispositifs normatifs établissant une garantie d'avantage socio-économique (ex: lois sur le travail). Dans cette définition, l'État-providence suit l'idée selon laquelle la collectivité met en commun des ressources selon la capacité contributive de chacun, afin non seulement de protéger et prémunir les individus des risques de la vie auxquels ils peuvent être exposés « par accident », mais aussi de les assister et favoriser leur développement, en leur accordant une protection non-pécuniaire constante fondée sur l'égalité de chances, qui les prémunit contre des risques fondamentaux de la vie compris en terme d'exposition à l'exploitation par d'autres composantes sociales. Cette perspective bénéficie d'une cohérence philosophique inexploitée, car simultanément régulateur, tuteur et bienfaiteur pour les citoyens en temps de bonheur comme malheur, l'État intervient véritablement comme une Providence qui accompagne l'individu et ne « lâche jamais sa main ». Cette catégorie macro de politiques publiques et par ailleurs vécu comme telle par les citoyens, qui distinguent fondamentalement des directions pro-sociétales (fondées sur la sécurité et la solidarité garanties par l'État) et pro-mercantiles (fondées sur la flexibilité et l'individualisme envers les marchés). Par ailleurs, il est avéré diatopiquement et diachroniquement que les mesures sur ces trois axes retenus