Peut on gouverner la mondialisation
La mondialisation réduit les marges de manœuvre des États dans la conduite de leur politique économique. L'intégration financière impose également des contraintes au plan de la politique monétaire et du change. Pour autant, l'existence de contraintes ne signifie pas l'absence de choix. Ni la paralysie de la gouvernance mais cette dernière doit s'appuyer sur des institutions internationales fortes dont la légitimité reste à reconstruire.
• La politique économique sous contrainte
Au niveau des politiques structurelles – qui visent à modifier en profondeur les conditions de fonctionnement de l'économie sur le long terme – les États doivent rendre attractive leur économie, attirer les capitaux étrangers, favoriser l'implantation de firmes multinationales. Cela peut impliquer d'abaisser le coût du facteur travail (salaires plus cotisations sociales), de réduire la fiscalité (impôts sur les bénéfices) et d'introduire plus de concurrence et de flexibilité sur les marchés.
Au niveau des politiques conjoncturelles – qui visent à soutenir ponctuellement la demande – l'ouverture commerciale des économies rend moins efficace la politique budgétaire. Les relances traditionnelles échouent car elles profitent de plus en plus aux importations qui, dans le cas de la France, représentent plus de 25 p. 100 du P.I.B. (bien davantage encore dans des petits pays très ouverts comme la Belgique environ 80 p. 100 du P.I.B.).
• Le triangle d'incompatibilité
Le triangle d'incompatibilité illustre qu'il est impossible de concilier une forte mobilité des capitaux, l'autonomie de la politique monétaire et la stabilité du change. Ne pas entraver la forte mobilité des capitaux impose donc un choix aux autorités. Si elles tiennent à conserver des marges de manœuvre en matière de politique monétaire, il leur faut accepter du subir l'instabilité des cours de change (c'est dans une certaine mesure le cas de la zone euro comme celui aussi des États-Unis).