Peut on ne pas etre soi meme?
Introduction : On entend par le verbe pouvoir la possibilité au sens d’une capacité. Je peux nager signifie que j’ai la capacité d’exercer les mouvements qui me permettront de me déplacer dans l’eau. La réalisation d’une action dépend donc essentiellement de notre capacité à l’exercer. L’enfant ne marche pas car il n’en a pas les capacités, i.e. l’aptitude.
Ai-je donc la capacité de ne pas être moi-même ? Le verbe être définit une relation d’identité, l’acte qui révèle la constante du savoir, et renvoie à l’essence. Je dis « Je » ou encore « moi » puisque je suis capable d’établir une relation entre ce qui est et ce qui n’est pas. Qu’est ce qui n’est pas moi-même, comment peut on définir le soi ? Etre soi, c’est faire référence à son identité personnelle, c'est-à-dire ce qui m’est assujettie. C’est donc, en d’autres termes, ce qui me définit en tout temps, mon essence. Je peux dire que je suis un homme, puisque je suis un être pensant et conscient d’exister. Etre soi même, c’est donc réfléchir sur ce que je suis réellement, il s’agit donc d’avoir accès à moi et conscience de soi, l’acte par lequel le « je » pensant devient « objet pensé ».
Pourtant, qui n’a jamais à la suite d’une soirée arrosée ou d’un acte manqué prononcé la célèbre expression « je n’étais plus moi ».L’adolescent, suite à l’apport de l’alcool, fait l’expérience, agit d’une façon « autre », c'est-à-dire d’une manière étrange par rapport à son identité. Doit-on donc penser qu’être soi dépend de facteurs externes ? La faculté d’être en relation avec son essence peut elle être suspendue par accident, c'est-à-dire par ce qui peut être autrement sans en changer l’essence ? Dès lors, ne pas être moi-même n’est que temporaire ? Est-il donc possible, suis-je capable de rester hors de moi ? On relève donc une première contradiction : comment puis-je avoir accès à moi si je ne suis pas moi, comment puis-je être en même temps moi-même et différent de moi-même