Peut-on ne pas savoir ce que l'on fait ?
Les hommes sont libres, raisonnables et entièrement responsables de leurs actes. Dire qu'on ne sait pas ce qu'on fait relève de la mauvaise foi. Si l'on excepte certaines réactions instinctives, les hommes peuvent toujours être conscients de ce qu'ils font.
Le terme inconscient est tardif dans l'histoire de la philosophie. Dans la tradition cartésienne, en effet, tout sujet n'était que conscience. Leibniz reconnaît le premier l'existence d'un inconscient, au sens de ce qui hors de la conscience. Est inconscient, ce qui n'est pas présent dans ma conscience mais qui peut le devenir si je la tourne vers l'objet, le souvenir. L'arrivée de Freud bien sûr aura valeur de révolution. L'inconscient devient ainsi une instance indépendante de la conscience, qui fonctionne selon ses propres lois et qui produirait des effets sur la vie consciente. La faculté d'agir désigne la capacité de déployer une énergie en vue d'une fin particulière. L'action est ainsi souvent synonyme de pratique et désigne l'ensemble de nos actes, en particulier de nos actes volontaires, qui sont susceptibles par exemple d'être qualifiés moralement. De prime abord, donc, nous pouvons agir que sous l'impulsion de motifs conscients. Pourtant n'existe pas des actions dont nous n'avons pas réellement conscience, par exemple les actions accomplies par habitude? L'inconscient freudien ne permet-il pas d'agir en vue d'une fin, bien que cette fin ne soit pas consciente?
On peut partir du constat que l'on est parfois surpris par certaines réactions ou certains comportements que nous adoptons dans une situation donnée, par exemple sous le coup de l'émotion, nous allons agir de façon désordonnée ou inadaptée. De la même façon, nous pouvons être étonnés des conséquences de