Peut-on ne pas savoir ce que l'on fait ?
PEUT-ON NE PAS SAVOIR CE QUE L’ON FAIT ?
Introduction
C'est l'ignorance du bien qui nous pousse à mal agir dit Platon. Des puissances trompeuses, telles l'imagination ou l'illusion, risquent également de nous leurrer. L'illusion qui trouve sa source dans nos désirs peut nous amener à croire qu'on sait ce que l'on fait et à la pire des ignorances, celle qui s'ignore. Ce qui est en jeu, c'est donc la façon dont un sujet peut s'aveugler, et l'absence de liberté qui découle du fait de ne pas agir en connaissance de cause. « Notre psyché fait partie de la nature et son énigme est aussi dépourvue de limites. Il en résulte que nous ne pouvons définir ni la psyché, ni la nature. » (in C.G. Jung L'Homme et ses symboles, Robert Laffont, 1964 p 23.) Il s'agit de s'interroger sur les rapports de connaissance qu'un sujet peut entretenir avec ses propres agissements. Dans quelle mesure l'homme est-il capable d'agir en connaissance de cause, avec lucidité, et quelles sont les conditions de l'accès à cette lucidité ? N'est-il pas nécessaire de lutter contre un certain nombre de puissances trompeuses qui risquent d'aveugler l'homme et de l'empêcher d'accéder à une maîtrise de lui-même qui lui assure sa liberté ? Interrogeons nous sur les termes du sujet : Pouvoir : Est-il possible, est-il légitime, en avons-nous la capacité/la permission ? Savoir : - Comme nom, ensemble de connaissances acquises par l'apprentissage