«Être soi même». A première vue, une expression tout à fait anodine et qui semble absolument évidente. Mais, en réfléchissant, que signifie «être soi-même», posséder une identité ? Il nous arrive souvent, pour parler d'une situation que l'on n'a pas pu maîtriser totalement, qui nous a échappée, de dire «je n'étais plus tout à fait moi-même.» Mais est-ce vraiment possible de ne «plus être soi-même»? A priori, c'est une question qui paraît totalement absurde, c'est un non sens : Que pourrais-je ou qui pourrais-je être d'autre que moi-même ? Il est donc intéressant de se demander, en premier lieu, ce que c'est que d' «être soi-même». Puis, au contraire, nous pouvons nous interroger sur ce qui peut faire que je ne sois plus moi-même, que «je» soit un autre que moi.
Être soi même c'est tous d'abord savoir que l'on existe et que c'est notre conscience qui nous détermine. Notre conscience est le départ de l'existence de soi, elle détermine nos pensées nos actes et détermine ainsi notre « je ». La conscience nous sépare du monde animal et nous donne le qualificatif de sujet. Être soi même c'est donc penser que l'on existe même dans le doute de toute chose. Descartes, dans Méditations métaphysiques II , se force à considérer comme faux tout ce qui est douteux pour atteindre une certitude inébranlable. Il met entre parenthèse tout ce qui se présente à sa conscience ; il parvient alors à une certitude fondamentale : il existe en tant qu'il est un sujet pensant, car pour douter, il faut être. Ainsi Descartes prouve que nous sommes conscient de nous même et de nos actes. Aussi, pour lui, ce sont nos actes qui nous détermine. En effet nous sommes toujours nous même et par conséquent je suis conscient de ce qui se passe en moi, mes volontés, mes actions sont totalement conscientes car on se connait soi même. Ainsi, être soi même serait-se de répondre de nos actes parce qu'ils sont tout à fait légitimés par la connaissance que l'on a de nous même? Descartes prouve que la