Y a t-il un droit de mentir ?

Avoir le droit c’est avoir l’autorisation, la permission, de faire ou d’exiger quelque chose, conformément à une règle écrite (règle sociale) ou non écrite (règle morale). Mentir consiste à déformer ou dissimuler volontairement ce que l’on pense être vrai. Le mensonge est donc le contraire de la véracité. Il implique un abus de confiance et fait l’objet d’une condamnation morale sévère. La société le sanctionne également lorsqu’il porte atteinte à la communauté tout entière (fausse déclaration lors d’un procès, sur une déclaration d’impôts…). Le mensonge ne saurait a priori être un droit. Toutefois, on peut se demander s’il faut toujours privilégier la vérité aux dépens des autres valeurs, tel le bien-être ou la vie humaine. On dit à ce propos que « toute vérité n’est pas bonne à dire » et qu’il existe de « pieux mensonges ». En effet, le mensonge peut être bienveillant, voire nécessaire dans certaines circonstances. Notre conscience peut en venir à prescrire le mensonge pour épargner autrui, ne pas heurter sa sensibilité. Dans ce cas, est-il permis de mentir ? Le mensonge peut-il être haussé au rang de droit ? Nous opposerons droit et mensonge dans un premier temps. Ensuite, nous montrerons à quelles conditions le mensonge peut être moralement acceptable. Enfin, dans un dernier temps, nous déterminerons si un « droit » voire un « devoir de mentir » peut être établi.

« Droit de mentir » : un oxymore ?

Le mensonge est sanctionné par la morale.
Le droit moral est le droit tel que le définit ma conscience ou ma raison. Il renvoie donc à ce que ma conscience exige ou approuve. Pour autant, les principes moraux ne sauraient être subjectifs et arbitraires. Je ne peux légitimement reconnaître comme droit pour moi que ce que je puis en même temps accepter pour les autres. Le principe moral (ne pas tuer, ne pas voler, ne pas mentir…) vaut donc en droit pour tous. Par conséquent, la raison ne saurait accorder un « droit de mentir ». En