Peut-on parler d’un déclin du rôle législatif du parlement sous la vème république ?
La Constitution de la Vème République ne consacre pas d’article précis définissant à quoi sert le Parlement, contrairement aux fonctions du Président de la République qu’elle détaille. Cet « oubli » traduit ce qui les constituants de 1958 ont voulu mettre en place, soit la réduction de la place du Parlement dans l’architecture institutionnelle.
La Constitution de 1958 a été rédigé en réaction contre les abus du parlementarisme qui caractérisaient les précédents régimes français. D’où la volonté de rationaliser les procédures afin de permettre au gouvernement de mener à bien sa politique dès lors qu’il ne rencontrerait pas l’opposition d’une majorité absolue de membres de l’Assemblée nationale. Mais ces dispositions avaient été conçues pour s’appliquer à un système dans lequel il n’existait pas de majorité stable. A partir de 1962, la combinaison des dispositions rationalisant tant la procédure législative que la mise en jeu de la responsabilité gouvernementale avec l’existence d’une majorité parlementaire stable va soumettre très largement le Parlement à la volonté gouvernementale.
Cette situation fera naître des interrogations sur le déclin du Parlement et renforcera le fond d’antiparlementarisme latent en France. La révision de 2008 modifie profondément le système en l’adaptant à la situation politique nouvelle.
En 1958 c’est l’article 34 qui précisait que le Parlement votait la loi, après la révision constitutionnelle de 2008, cette mention a été transféré à l’article 24 qui complète la formule en indiquant que le Parlement contrôle le gouvernement et évalue les politiques publiques. L’accent est placé sur le contrôle, mais l’innovation de la Constitution de 1958 reste inchangée, c’est-à-dire, la séparation entre domaine législatif et réglementaire. Car en délimitant dans l’article 34, le domaine où le législateur intervient, la constitution réduit le champ d’action du