Peut on penser sans les mots ?

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Il n’est pas nécessaire d’utiliser des mots pour penser. Comme je le faisais remarquer dans un commentaire récent, je peux penser à mon frère sans que le mot « frère » ou son nom me vienne à l’esprit. On peut penser à ce qu’on veut faire; concevoir le plan d’une maison (ou d’une yourte, mais ça, c’est une autre histoire); composer une symphonie; voire développer divers aspects d’une théorie. On peut se projeter dans l’avenir, retourner dans le passé. Résoudre un problème complexe.
Mais pour saisir le tout dans notre esprit, lui donner une certaine pérennité, il nous faut habituellement un langage ou un code. Pas nécessairement une langue; ce peut être un langage comme les mathématiques, la notation musicale ou un autre code. Pour bien des choses, les mots sont un outil incroyable lorsque vient le temps de saisir notre pensée. Le langage ou la langue sert donc à la préhension de la pensée; à lui donner une forme plus ferme. En quelque sorte, à se la transmettre à soi-même. (Encore là, notre mémoire va bien au-delà des mots.)

Il est donc bien impossible fixer précisément nos idées sans leur donner une forme linguistique puisque « sans le secours des signes, nous serions incapables de distinguer deux idées d’une façon claire et constante. Prise en elle-même la pensée est comme une nébuleuse où rien n’est nécessairement délimité. Il n’y a pas d’idées préétablies, et rien n’est distinct avant l’apparition de la langue. » Ferdinand de Saussure, cours de linguistique générale.

Il faut donc rejeter toute représentation du langage qui nous conduirait à croire que la pensée existe antérieurement et indépendamment du langage ; au contraire, il existe un lien d’essence entre pensée et langage.
Mais quelle est la nature exacte de ce lien ? Est-ce seulement une contrainte de formulation de la pensée ou bien une contrainte de formation de la pensée? Nous pensons avec les mots, nous en convenons sans peine. Cela signifie-t-il aussi que nous pensons dans les mots

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