Peut-on penser sans préjuger ?
Analyse du sens des termes du sujet :
1) Préjuger : juger avant de disposer de tous les éléments de réflexion ; c’est un jugement précipité qui risque donc d’être erroné.
2) Penser : avoir des objets sous forme d’idées ou images à l’esprit et conduire par ordre ses idées.
Analyse du sens du sujet :
Est-il possible de ne pas former de jugement hâtif ?
Ou bien le préjugé est-il propre à la pensée ? i.e. impliqué par la pensée ?
Bref, appartient-il à l’essence de la pensée de porter des jugements avant de disposer de tous les éléments nécessaires aux jugement ?
Problématique :
Penser, est-ce forcément juger trop rapidement ? Si penser et juger sont identiques alors chaque fois que l’on commence à penser, on est déjà en train de former un jugement sans que l’on dispose de tous les éléments. On ne peut donc penser sans préjuger. Or, s’il en est ainsi la pensée n’est-elle pas condamnée au préjugé ? Et la pensée philosophique ne devient-elle pas alors un mythe ?
1. Toute activité de la pensée est-elle forcément de l’ordre du jugement ?
Exemple : calculer, imaginer, rêver, désirer, etc.
2. Penser, c’est juger : quand on commence à penser et que l’on juge, on est inévitablement en train de préjuger.
3. Reste alors la question de savoir si l’on est pour autant prisonnier. Demeure-t-on forcément prisonnier du préjuger ?
Plan de la dissertation :
Thèse : toute opinion admettra que l’on peut penser sans préjuger
a) Penser, ce n’est pas forcément juger (désirer, rêver) et pas non plus forcément préjuger.
b) On peut penser sans préjuger (ex. : imaginer, vouloir etc.).
Et si préjuger est une forme de pensée, il faut reconnaître que c’est une forme imparfaite de pensée.
c) Préjuger, ce n’est pas vraiment penser ; préjuger, c’est le plus souvent adopter des idées toutes faites. Au sens stricte, on ne pense pas quand on « préjuge ».
Et, s’il n’était possible de penser sans préjuger pourquoi irait-on critiquer la