Peut-on se connaître soi-même?
La connaissance de soi est une question qui intéresse les philosophes depuis l'antiquité. En effet, la connaissance représentant l'état par lequel l'individu connait ou sait quelque chose, il paraît de prime abord simple de penser que l'on se connait forcément, puisqu'on « est », nous-même, différent des autres dans notre intériorité. Cependant, il apparaît bien vite que ce rapport entre notre conscience et notre intériorité est plus complexe, et c'est là que la question « peut-on se connaître soi-même? » mérite de se poser. Ainsi, il paraît nécessaire de se demander s'il est réellement possible de se connaître soi-même, puis finalement de se rendre compte que la réalité est plus subtile, dans la découverte d'un rapport interne et externe. Dans un premier temps, nous montrerons qu'il peut-être possible de se connaître soi-même, mais que cette réponse est réductrice. Enfin, nous verrons que la réponse à la question réside plutôt dans un rapport à soi-même et aux autres.
Pour commencer, on peut dire qu'il est possible de se connaître soi-même dans le sens où l'individu est capable, par une remise en cause de soi, de se dire qu'il existe réellement. En effet, l'épreuve du doute, formalisée par Descartes, consiste à remettre à plat toutes les choses que l'on a pu accumuler au cours de notre existence, depuis notre naissance, d'« oublier » ce qu'on nous a appris, ainsi que notre expérience personnelle passant par les sens : on ne peut être sûr de rien de tout cela. A cet instant, nous savons simplement que nous doutons, et le sachant, nous avons la certitude que nous ne sommes pas rien : tandis que je doute, je sais que j'existe, car s'il y a un doute, c'est qu'il y a nécessairement quelqu'un qui est là pour douter : COGITO ERGO SUM (« je pense donc je suis »). Dans cette optique, il est possible de se connaître soi-même puisque le fondement de la connaissance globale, de la réalité, passe par un retour aux sources de notre