Peut-on se mettre à la place de l'autre ?
Ce que l'on peut comprendre de la question serait de savoir si l'on peut se mettre à la place de l'autre pour pouvoir ressentir ce qu'il ressent, pouvoir partager ses pensées. On pourrait reformuler la question en : Peut-on ressentir exactement ce que l'autre ressent ?
Pour répondre à la question, nous allons d'abord voir qu'il faut être conscient de l'existence de l'autre pour être conscient de soi, ce qui rendra possible la compréhension d'autrui car il est notre semblable,nous verrons ensuite qu'étant autre que nous, différent on ne peut pas se mettre totalement à sa place, nous verrons enfin que l'inter-subjectivité fait cohabiter la sympathie et la compassion avec la différence de l'autre, tout en ajoutant un devoir de responsabilité et de respect envers l'autre. Chaque sujet a un sens intuitif de lui-même. C'est ce qu'illustre le cogito de Descartes. Le cogito cartésien est une expérience personnelle aboutissant à la prise de conscience de soi « Je pense donc je suis » (« Cogito ergo sum ») , et sera développé sous la forme suivante : « Je suis, j'existe. » (« Ego sum, ego existo ») Comment peut on alors accéder à la connaissance de l'existence de l'autre ?
Dans l'Alcibiade majeur Platon exprime très bien l'idée que pour connaître l'autre, il faut se connaître soi, mais comment ? Et plus précisément comment connaître l'âme ? Cette partie invisible de l'homme. La question est posée à Alcibiade, ainsi qu'au lecteur, Platon y répondra par la mise en dialogue de deux personnages : Socrate et Alcibiade. Socrate explique que l'œil peut se refléter dans l'œil d'une