Notre société s'organise dans les oppositions de diverses opinions et cela grâce au principe de tolérance. Etre tolérant c’est ne pas réprimer certains abus qui pourrait être condamnés, c’est supporter chez autrui ce qu’on n’approuve pas, c’est admettre des manières de penser et d’agir différentes des nôtres sans pour autant les partager. La tolérance endosse donc de nombreuses significations. Mais quelque soit son sens la tolérance semble, de nos jours, être devenue une vertu essentielle pour vivre paisiblement en communauté.
Mais peut-on tout tolérer ? La tolérance infinie est-elle vraiment envisageable ? Car n’existe-t-il pas des opinions et des manières d’agir intolérables, que l’on ne saurait accepter au nom de la tolérance même ? Autrement dit la tolérance ne possède-t-elle pas de limites ?
Dans un premier temps nous verrons que la notion de tolérance suppose nécessairement de tout tolérer sans exception et que ceci peut nous être bénéfique. Mais, nous verrons aussi dans un deuxième temps que certaines opinions ou certains actes peuvent nuire au bon fonctionnement d’une société et à la tolérance elle-même et que de ce fait ne peuvent être acceptés.

Le concept de la tolérance se doit d’être, par définition, total sinon il se nie à lui-même. D’un point de vue matériel aucune règle n’entrave notre possibilité de suivre ce concept. Nous sommes ainsi totalement libres de penser ce que nous souhaitons. En effet, nul ne se verrait châtier s’il venait à penser qu’un crime puni par la justice n’avait pas lieu d’être. Nous sommes donc à même de tolérer tout sans aucune exception, de la violence gratuite au meurtre en passant par la faim dans le monde. Mais peut-on parler de « tolérance » pour cautionner de tels actes ? En effet, tolérer le malheur des autres, tolérer la souffrance d’autrui, l’injustice dont on n'est pas victime n’est pas faire preuve de tolérance, car comme le disait justement La Rochefoucauld « Nous avons tous assez de force