Peut on vivre sans droit
La justice doit-elle se cantonner à la recherche du juste et de l’injuste ?
La réflexion qu'impose un tel sujet juridique est large et sujette à des oscillations doctrinales. En effet, selon certains courants de pensée, la justice se borne à satisfaire le sentiment du juste et de l'injuste (I); tandis que d'autres auteurs sont partisans d'une justice faisant appel aux sentiments et à la subjectivité des juges (II).
I) La justice en tant que source rationnelle du juste et de l'injuste
Nous verrons ainsi dans une première partie la notion du juste (A) puis l’importance de la supériorité de la légalité en droit français (B)
A) la notion de juste
Selon Cornu, le juste désigne ce qui est légitime, conforme à la loi. Le juste est ce qui permet aux personnes victimes de pouvoir réclamer un du, sous forme pécuniaire ou morale, afin de réparer le préjudice qu’elles ont subit. Ainsi, elles peuvent se retourner vers la justice dont le rôle existentiel est de réparer leur préjudice tout en appliquant la loi. En somme, le juste est la mise en parallèle de deux intérêts en jeu: l'intérêt de la victime et celui de la justice écrite par le législateur et dispensée par le juge.
Néanmoins, la recherche de la justice est avant tout de rendre des décisions conformes aux textes de loi, il ne s'agit pas systématiquement de prendre en considération le juste au sens commun.
B. L'importance de la supériorité de la légalité en droit français
Une décision de justice est la plupart du temps considérée comme injuste aux yeux de la personne qui doit se soumettre au jugement, cependant elle fait application de la loi et doit être respectée. Si l'incriminé considère la décision de la Cour d’appel « injuste », il est en droit de former un pourvoi en