Peut on vouloir le mal?
Leibniz range le mal en trois catégories qui peuvent servir de base à sa définition: le mal moral, le mal métaphysique et le mal physique. Le mal métaphysique découle de la finitude du monde et des hommes, le mal moral consiste dans la violation des droits fondamentaux d'autrui (les trois interdits principaux étant le meurtre, le vol, et la mutilation), et le mal physique la douleur ressentie suite à une violence subie. D'autre part, l'énoncé convoque le concept de volonté à travers le transitif « vouloir ». Au sens commun vouloir et désirer sont synonymes, et désignent communément le mouvement d'une envie ou d'un besoin. Au sens restreint, vouloir connote une volonté morale contraire aux passions et aux impulsions qui forment nos appétits et dont la manifestation est le désir. La volonté porte sur le futur et vise quelque chose d'édifiant pour soi, de moralement bon. La volonté entretient un rapport étroit avec l'éthique, et donc la morale (qu'elle soit laïque ou religieuse). Elle connote la raison et la liberté de celui qui veut, ainsi que l'effort accompli pour s'élever au delà de l'intérêt immédiat et du plaisir. Il y à un paradoxe évident dans ce sujet qui questionne la possibilité d'une mauvaise volonté, d'une volonté dirigée vers le mal. Il ne s'agit pas du mal métaphysique puisqu'il relève de notre action, mais d'un mal à la fois moral et physique (l'un impliquant l'autre). Dans un premier temps nous verrons que la volonté paraît logiquement incapable de porter sur le mal, et que le mal, commandé par le désir irréfléchi, procède de l'ignorance du bien (Platon). Puis nous verrons comment le mal peut être érigée en but par l'homme qui utilise son intelligence à des fins mauvaises. Enfin, nous étudierons pourquoi le mal n'est ni tout à fait volontaire, ni involontaire, ni