Peut-on être heureux sans être libre ?
Peut-on être heureux sans être libre ?
Tout le monde aspire à être heureux, et il semble que la liberté, laquelle est en apparence une qualité essentielle au bonheur, soit aussi une contrainte de ce dernier ; en effet, la liberté absolue est si difficile à obtenir qu’ipso facto la recherche du bonheur s’avère ardue, voire vaine ! La liberté permet à l’homme de se déterminer à sa guise, en dehors de toute contrainte sociale ou morale (dans sa façon de penser, de s’exprimer, de se comporter et d’agir) tandis que le bonheur constitue un état de plénitude prospère et heureuse. La question est de savoir si cet état n’est accessible à l’homme que si celui-ci jouit de la liberté, ou si, au contraire l’homme peut s’en passer pour l’atteindre… La liberté est-elle indispen-sable au bonheur ? Peut-elle en être un obstacle ? Dans un premier temps, nous dirons en quoi la liberté permet un certain bonheur ; puis nous verrons, dans un deuxième temps, qu’elle n’est pas nécessaire et que l’homme peut être heureux sans être libre ; et enfin, dans un troisième temps, nous montrerons que si l’homme ne trouve pas le bonheur, c’est justement parce qu’il est libre.
Si le bonheur est le rêve de chacun, la liberté apparaît toujours à l’homme comme un moyen de l’atteindre. Il est vrai qu’être libre, par définition, nous laisse un champs de possibilités plus large quant à notre façon de penser et d’agir. Alain l’affirme : « C’est dans l’action libre qu’on est heureux. » Pour le philosophe, un homme qui ne peut accomplir une action qui lui tient à cœur n’a aucune chance d’être heureux puisque le bonheur n’est possible que par l’accomplissement de cette action. Si le bonheur est difficile à atteindre, c’est parce que l’homme est canalisé par des lois et déterminé par des causes ; cela l’empêche de faire précisément ce qu’il veut ; aussi n’est-il pas libre et le bonheur lui échappe. Prenons un exemple : pour être heureux, il me faut aller vivre en Australie ; en théorie, je